Nouvelles

Vicky O’Grady obtient une bourse de Soccer Québec

Dans le cadre de la journée internationale du droit des femmes le 8 mars dernier, Soccer Québec a annoncé l’attribution de 23 bourses Respect & Sport à des éducatrices de toute la Province. Parmi les 67 candidatures reçues, celle de Vicky O’Grady a été retenue. Éducatrice auprès de groupes féminins à l’AS Charlesbourg depuis plusieurs années, Vicky nous en dit plus sur son implication et sur l’impact qu’aura cette bourse dans son parcours d’éducatrice.

Ta candidature a été retenue par Soccer Québec pour une bourse Respect & Sports cette semaine. En quoi consiste ce programme de bourse?

Ce programme de bourse met de l’avant la place des éducatrices et l’apport que nous avons dans le développement des jeunes au sein du soccer au Québec. Les équipes d’éducateurs sont de prédominance masculine, par ces bourses offertes aux éducatrices Soccer Québec démontre toute la place que peuvent occuper les femmes dans ce rôle et surtout, nous ouvre des portes pour progresser comme éducatrices pour des niveaux supérieurs. Nous avons une façon différente de transmettre notre passion, nos connaissances et nos valeurs, et ce programme de bourse valorise notre place au sein du soccer au Québec.

Quel impact ce genre de programme peut-il avoir sur l’implication des femmes dans le soccer selon toi?

Ce genre de programme de bourse nous montre tout simplement que Soccer Québec reconnaît notre apport et qu’il le valorise tout autant que celui des hommes. Je crois fermement que ce programme encouragera les femmes à croire en elles et à progresser dans le rôle d’éducatrice. Ça nous ouvre tout simplement des portes et nous démontre que le sport veut plus de femmes compétentes en éducation.

Dans quels aspects aimerais-tu le plus progresser grâce aux formations que tu auras l’occasion de suivre?

Pour moi personnellement, les formations suivies jusqu’à maintenant m’ont offert un bagage davantage structurel quant à la façon d’orienter mes séances d’entraînements, et un positionnement envers certaines façons d’intervenir pour emmener le jeune à développer son plein potentiel. Je dirais qu’elles valident les méthodes que j’utilise déjà, et me poussent à approfondir davantage mes connaissances du développement du jeune dans son sport.

C’est entre autres ce que je souhaite approfondir à court terme, car pour moi, le sport d’équipe est plus que de l’activité physique. C’est une école de vie qui permet de s’épanouir et de bâtir une confiance en soi qui est le point central du développement humain.

Quelles sont tes aspirations en lien avec le coaching?

À moyen terme, je souhaite poursuivre au-delà du volet communautaire pour entrer dans le volet développement et performance, afin de coacher des équipes compétitives de plus haut niveau. Je me suis réellement découvert une passion pour le coaching, et je sais que mon apport peut être significatif auprès des jeunes, mais aussi auprès de mon association et de mes collègues éducateurs. Ma vision est claire à ce sujet et je mets tout ce que je peux dans mon sac pour pouvoir progresser.

Depuis quand t’impliques-tu dans le soccer?

Depuis toujours! D’abord comme joueuse, comme assistante auprès des plus jeunes à l’adolescence puis, étant maman de 3, je me suis toujours impliquée de près ou de loin dans le sport qu’ils choisissaient. Ils ont débuté le soccer tous petits, alors que j’agissais comme maman bénévole, en ayant une envie viscérale qu’ils poursuivent dans ce sport qui est aussi le mien depuis mes 5 ans. J’ai donc tenu un rôle de maman bénévole pendant plusieurs années, puis, ce fût une entrée comme éducatrice il y a 3 ans.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de t’impliquer et te donne envie de continuer?

Je suis devenue éducatrice de l’équipe de ma fille, de 11 ans à l’époque, de façon fortuite, bien que j’ai toujours voulu tenir ce rôle. L’Association était à la recherche d’un éducateur pour l’équipe, et j’ai mentionné mon intérêt pour aider. C’est alors que par mon expérience, on m’a proposé d’emblée d’être éducatrice en chef. Vous dire qu’au départ ça m’a intimidé : 18 jeunes filles de 11 ans, qui avaient eu bien d’autres éducateurs pour la plupart, sans doute bien plus expérimentés que moi, me faisait peur! Ça c’est sans parler des parents…. Misère! Comment j’allais faire ça?!

C’est alors que tranquillement, je me suis associé des alliés qui sont venus à mon secours (ahah!) et m’ont aidé à me développer en tant qu’éducatrice. Leurs conseils avisés m’ont poussé à aller chercher tout ce dont j’avais besoin pour aider cette belle équipe à progresser. Il faut dire qu’à la base, j’aime sincèrement les jeunes et que le soccer est une passion, comme le sport en général. J’avais donc une recette gagnante entre les mains! Ne restait plus qu’à me faire confiance, planifier, faire des essais, des erreurs, et progresser, soit EXACTEMENT ce qu’on enseigne aux joueurs comme éducateur!

La fierté de faire une différence dans la vie des jeunes, c’est ce qui me nourrit comme éducatrice. Demander aux jeunes d’être là 45 minutes à l’avance d’un match, ou encore planifier des entrainements supplémentaires et qu’en arrivant au terrain, la plupart des jeunes y soient déjà avec encore plus d’avance, par pur plaisir et hâte d’y être, c’est réellement précieux. Que les parents te partagent l’impact que tu as dans la vie et le comportement de leur enfant, alors qu’il parle de son sport toute la semaine en comptant les dodos pour le prochain entraînement, et que les samedis matin d’été, toute l’équipe de jeunes ados soit sur le terrain aux entraînements optionnels, je ne peux que me dire que je fais une différence dans leur vie.

La confiance des jeunes, des parents, de mes homologues de différentes équipes qui prennent de leur temps pour m’inviter à leurs entrainements afin de me donner plus d’expérience, en plus de mon équipe exceptionnelle d’assistants, me motivent à continuer le plus longtemps possible et à progresser dans les échelons comme éducatrice.

Que dirais-tu à une jeune fille qui hésite à se lancer dans le coaching?

Je lui dirais exactement la même chose qu’à mes joueuses : essaie, mets-y du cœur, et tu verras! Du moment où tu fais le choix de transmettre ta passion du sport et que tu t’y appliques, cette expérience ne pourra que t’enrichir. Les jeunes ont besoin de modèles positifs, passionnés, et qui leur offrent du temps en croyant en eux. Ils te le rendront au centuple en te rendant tellement fière de leur progrès.

Quelle est ton expérience joueuse? Joues-tu encore aujourd’hui?

J’ai grandi à Trois-Rivières et nous avions plusieurs terrains de soccer devant la maison. J’ai passé toute ma jeunesse sur les terrains et c’est même sur un terrain de soccer que j’ai appris à faire du vélo!

Je joue donc depuis toujours, et j’ai fait partie de l’équipe élite de ma région à l’époque pendant plusieurs années, avant qu’une blessure m’empêche de poursuivre mon sport. À l’époque, nous n’avions malheureusement pas accès à des physiothérapeutes au coin de la rue!

J’ai recommencé à jouer pour le plaisir dans une ligue amicale il y a quelques années, pour intégrer une ligue plus compétitive sénior (eh oui… il parait qu’on est sénior à 34 ans!) au début de l’année, mais malheureusement, la pandémie a complètement arrêté les activités à l’automne. Je me mords donc les doigts en attendant, mais je passe mon énergie en m’entraînant assidûment à la maison, en allant faire de la planche à neige à la montagne, du ski de fond, de la course, de la randonnée… Bref, je me prépare en vue de la reprise de notre sport!